Les fondements de l’approche des « thérapies brèves » prennent racine dans les idées développées par l’école de Palo-Alto et les travaux novateurs de Milton Erickson. Contrairement à une démarche analytique de longue haleine, cette approche se distingue par la proposition d’un nombre limité de séances, suffisant pour atteindre les objectifs définis dès le début de la thérapie.
Il est crucial de souligner que cette approche n’implique pas l’évitement de l’exploration des aspects significatifs de l’expérience de vie de chaque individu au cours de ces séances. Bien au contraire, il s’agit d’identifier, qu’ils soient conscients ou inconscients, les facteurs déterminants qui ont tracé le chemin de la vie de la personne.
Dans le même esprit, l’« approche systémique » peut être incorporée lorsque cela s’avère pertinent. En effet, l’idée sous-jacente est que personne ne vit de manière isolée ; chaque individu est inséré dans divers systèmes tels que la famille, le milieu professionnel, le contexte social, et bien d’autres. Ainsi, une compréhension approfondie du contexte, des enjeux spécifiques à chaque système, ainsi que de la manière dont les relations interagissent avec les autres acteurs au sein de ces systèmes est essentielle.
Cependant, il est important de noter que le rôle du thérapeute dans ce cadre demeure celui d’un accompagnateur, d’un éveilleur. L’individu consultant occupe le rôle central en tant qu’acteur du travail thérapeutique, du processus de changement qui se déroule pendant, entre, et après les séances. Cette approche met en lumière l’autonomie de la personne engagée dans la thérapie, la plaçant au cœur du processus de transformation.
Au cœur de ces séances, l’objectif premier est de répondre aux attentes définies au début de la thérapie. Cela s’inscrit dans une volonté de focalisation sur l’essentiel, d’éviter la dispersion, et de maximiser l’efficacité du processus thérapeutique. Toutefois, cela ne signifie pas un rejet de la complexité inhérente à la vie psychique et émotionnelle de chaque individu. Au contraire, la démarche vise à canaliser cette complexité de manière à la rendre compréhensible et à faciliter le changement.
Par conséquent, le thérapeute, en tant que guide, doit exercer une finesse particulière dans la navigation des méandres psychologiques. Il doit être en mesure d’identifier les leviers du changement et d’adapter son approche en fonction des besoins spécifiques de chaque individu. Cette adaptation est d’autant plus cruciale dans le contexte de l’approche systémique, où la prise en compte des interactions avec l’environnement social et familial revêt une importance particulière.
En conclusion, les thérapies brèves offrent une approche dynamique et ciblée, enracinée dans la reconnaissance de l’individu en tant qu’acteur central de son propre processus de changement. À travers une exploration attentive et circonscrite, le thérapeute guide la personne vers la réalisation de ses objectifs définis au départ, tout en reconnaissant la complexité inhérente à chaque parcours de vie.