ADN ET SOUVENIRS

La PNL s’intéresse aux manifestations (visuelles ou auditives) du codage des souvenirs.
Des neurobiologistes américains ont identifié des lieux de codage dans l’ADN : deux lectures à croiser.

Et si les souvenir sont codés dans l’ADN cela démontrerait la pertinence du travail transgénérationnel que propose les modèles PNL…
Des modifications chimiques des gènes participent à l’ancrage des souvenirs.
par Sébastien BOHLER

ADN ET SOUVENIRS
ADN ET SOUVENIRS

Tous les souvenirs n’ont pas la même durée de vie dans le cerveau. Certains s’effacent rapidement (un numéro de téléphone mémorisé le temps d’un appel), d’autres sont retenus pour la vie (faire du vélo ou les événements de vie marquants).

Dans ce dernier cas, les souvenirs sont transférés d’une zone de stockage à court et moyen terme, nommée hippocampe, vers des sites de conservation durable, notamment le cortex préfrontal. Que se passe-t-il alors dans le cortex préfrontal ?

Une hypothèse séduisante a vu le jour il y a quelques années : les gènes des neurones codant les souvenirs seraient modifiés de façon quasi irréversible, formant ainsi des réseaux stables dans le temps.

Cette hypothèse vient d’être en partie confirmée par une équipe de neurobiologistes américains, qui ont étudié les modifications chimiques de l’ADN des neurones du cortex préfrontal de rats soumis à des événements traumatiques, laissant un souvenir généralement indélébile.

Ces modifications chimiques sont des méthylations, c’està- dire l’addition de groupes méthyle (CH3–) sur certains gènes. Les neurobiologistes ont constaté qu’un mois après avoir été soumis à des chocs électriques dans une cage, les rats présentaient une méthylation importante du gène de la calcineurine, qui orchestre les modifications biochimiques des synapses au cours de l’apprentissage.

Si les rats sont traités avec des substances qui bloquent la méthylation des gènes, ils oublient qu’ils ont subi des chocs électriques : la méthylation serait nécessaire à la formation de ces souvenirs à long terme.

Il est probable que la formation d’un souvenir à long terme fasse intervenir la méthylation de nombreux gènes, et pas seulement de la calcineurine. La cartographie de ces gènes, de leur modulation par la méthylation et des conséquences sur l’activité durable d’assemblées de neurones, apparaît aujourd’hui comme un enjeu pour mieux comprendre la stabilité de nos souvenirs.

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Extrait de la revue Cerveau et Psycho de septembre/octobre 2010