Quels sont les mécanismes mis en oeuvre lors d’un danger soudain ?
Un stimulus sensoriel évoquant la présence d’un danger pour l’organisme va d’abord atteindre le thalamus, qui est la porte d’entrée sensorielle du cerveau et a principalement une fonction de relais.
A partir du Thalamus, les informations sensorielles sont prises en charge par deux voies :
- La voie thalamo-amygdalienne (voie courte qui ne bénéficie pas de la cognition)
- La voie thalamo-cortico-amygdalienne (voie longue)
La voie courte thalamo-amygdalienne : va directement activer l’amygdale qui reconnaît la situation de danger et qui, par l’entremise de son noyau central, fait naître des réactions émotionnelles avant même que l’intégration perceptuelle n’ait eu lieu et que le système puisse se représenter complètement le stimulus.
La voie longue thalamo-cortico-amygdalienne : dans un deuxième temps les informations sensorielles arrivent à l’amygdale par la voie corticale (cortex sensoriel, cortex associatif et ensuite l’hippocampe). le traitement de l’information par la voie corticale longue arrive à l’amygdale et précise si c’est un véritable stimulus menaçant ou s’il n’y a pas lieu de s’inquiéter. Le traitement de ces informations se déroule comme suit :
Les informations du cortex sensoriel primaire sont traitées, associées et transformées en représentations et en concepts grâce au cortex associatif (siège de la mémoire de travail, de processus cognitifs liés au langage, le cortex associatif permet la formation de nos perceptions qui sont une interprétation de nos sensations. Il permet par exemple d’associer un signal visuel et un signal auditif).
Après un traitement des différentes modalités de l’objet par le cortex sensoriel primaire, le cortex associatif unimodal fournit à l’amygdale une représentation de l’objet. À un niveau d’analyse encore supérieur le cortex associatif polymodal conceptualise la chose et en informe également l’amygdale. Cette représentation élaborée de l’objet peut alors être comparée au contenu de la mémoire explicite (mémoire déclarative, dont on a conscience et que l’on peut exprimer verbalement) grâce à l’hippocampe qui entretient lui aussi des liens étroits avec l’amygdale.
C’est l’hippocampe qui permet en premier lieu l’apprentissage du caractère dangereux d’un objet ou d’une situation grâce à la mémoire explicite. L’hippocampe est aussi particulièrement sensible à l’encodage du contexte associé à une expérience aversive. C’est lui qui fait en sorte que non seulement un stimulus peut devenir une source de peur conditionnée, mais également les objets autour, la situation ou le lieu où il se trouve.
La présence imminente d’un danger poursuit alors le travail d’activation de l’amygdale dont les patterns de décharge vont activer les structures responsables des manifestations de la peur comme la fréquence cardiaque et de la pression sanguine élevées, les mains moites, la bouche sèche, les muscles tendus, etc.
Cette voie, contrairement à la voie courte, va permettre d’atténuer l’activation de l’amygdale et des réponses émotionnelles : dans cette voie, la personne va reprendre le contrôle, gérer le danger, et permettre la décharge du stress de danger associé.
Dans le cas d’un Trauma, les processus ne sont pas les mêmes